Y a des gens qui parlent dans ma tête

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Dimanche, le 1er novembre 2015

Hier, Marilyn et moi sommes allées manger chez notre grand-mère. Enfin, elle est notre « grand-tante », mais ce mot n’existe pas dans notre langue, tout comme « demi-sœur » ou encore « cousin ». C’est à elle que je dois mon troisième prénom. Ici je l’appellerai Mémé.

C’était bien cool. Il y avait des oncles et cousins dont je ne savais même pas qu’on avait des liens de parenté. Il y en a un qui est dans la même école que moi, dans le même département, mais en master. Nous avons discuté entre futurs enseignants. Il a fait son stage l’an dernier. Il m’a raconté comme on se sent dans une jungle quand on se retrouve face à des gamins. Il a dit que j’étais bien jeune, et qu’il pourrait m’arriver d’avoir des élèves de mon âge. Je le savais déjà. Il m’a donné des conseils. Très agréable conversation.

Comme d’habitude, Mémé avait très bien cuisiné. J’ai horreur du gibier. Il n’y avait que ça car elle et Pépé revenaient du village. Du cochon, de l’antilope, et je ne sais plus quoi d’autre. J’en ai mangé parce que c’était tout frais, et parce que c’était Mémé. Eh bien, c’était foutrement bon ! Sans exagération. C’est la première fois de ma vie que j’arrive vraiment à en manger, et surtout à apprécier ça.

Après le repas nous avons mis beaucoup de temps à discuter avec Mémé. Puis nous avons discuté très longuement aussi avec une cousine Léa (une des petites filles de Pépé en fait). C’était la première fois que je la voyais. Elle vivait dans le nord depuis des années. Elle a un mec depuis plus de cinq ans et une petite fille de trois ans. Elle vient d’avoir son bac et est venue ici pour l’université. C’était très bien de discuter entre filles.

Marilyn et moi avions prévu d’aller boire un coup avant de rentrer. On avait envie de se mettre bien, ça fait longtemps. Mais alors que nous nous en allions, Mémé nous a demandé de prendre des mangues, des pommes de terre, de l’igname, de la patate douce et de la banane. Elle nous donne toujours plein de trucs à manger. C’est drôle, on dirait que toutes les grand-mères du monde ont constamment peur que leurs petits meurent de faim.

Nous sommes directement rentrées à la maison, les mains pleines. Il n’y avait plus de canettes de bière au bar qui est juste en face de chez nous. Dommage. Dire qu’il y a encore un an je détestais la bière. Mais les liqueurs me donnent très soif maintenant, je ne supporte plus. En France, ça me réchauffait. Ici, il fait très chaud. J’ai fini par m’habituer à la bière.

Nous étions de très bonne humeur mais très fatiguées. J’ai discuté un peu avec Pomme et Chéri sur mon portable, puis je me suis endormie.