Cela fait une éternité que je n’écris pas grand chose.

J’ai même eu la flemme de finir mon "rétro 2015". Je me demande ce qui bloque.
J’aime écrire, j’adore ça, c’est tout ce que je sais faire. Et pourtant...je n’arrive plus à écrire. Même pas un journal.

Je manque d’inspiration, de motivation, et puis surtout quoique je tente je ne suis jamais satisfaite de ce que je ponds. Ça me rend assez triste.

J’avais tout de même envie d’écrire ce soir, car il se fait tard et je n’ai personne à qui parler.

Février
A part la biogéographie, j’adore mes cours. Je dois travailler sur l’histoire d’un quartier et je trouve ça passionnant mais épuisant. Puis, il y a une grosse grève qui touche plusieurs secteurs dans mon pays. On stoppe les cours. Je discute pendant des heures et des heures avec un mec rencontré il y a des années sur Facebook. Avec Paul, on va boire des verres dehors, il m’emmène même en boîte de nuit et une fois dans un hôtel. Ce n’est pas dans mes habitudes mais on passe de bons moments. Chez lui, c’est très joli et très propre. Ca sent très bon aussi. Il me fait super bien l’amour.

Mars
Les cours n’ont toujours pas repris, ça me saoule. Je glande beaucoup. Je souffre de terribles insomnies. Par contre, j’écris beaucoup. J’aime ce que j’écris. Paul est moins disponible, et ça aussi ça me gave, mais pas tant que ça. Je vais à une soirée avec ma sœur, je rencontre Adam. Je l’embrasse, juste pour tester, en lui disant que je suis en couple. Je n’ai pas la foi de quitter Paul, mais c’est long et un jour je finis par lui dire que je l’ai trompé. C’est la fin et je culpabilise de ouf. Je sors avec Adam, on joue les amoureux à la plage, on rigole avec son meilleur pote, on se balade dans son quartier. C’est cool.

Avril
Je n’en peux plus de ne pas avoir cours, ça me fait bader. J’ai l’impression de ne rien produire. Ma santé n’est pas au top : mes insomnies empirent, j’ai des problèmes d’appétit, et je déprime un peu. Il y a des troubles dans le pays. Adam est moins dispo (décidément), de toute façon il ne m’intéresse plus. Je le trouve immature. Je me rapproche d’Arnaud, qui est dans la même association que moi. Il ne me plaît pas plus que ça, mais il m’adore et je dois avouer que je kiffe ça. Il veut d’une relation sérieuse. Je suis d’accord pour essayer.

Mai
On reprend enfin les cours. Je suis contente. Mais je suis malade, une grippe comme d’habitude. Je reste au lit pendant plusieurs jours. La reprise est rude, on nous donne plein de taf et on va super vite. Avec Arnaud, ça se passe. On voit ses potes, il m’emmène chez sa famille. Il est jaloux, et il adore les disputes. Il me reproche toujours des tas de trucs et pose tout le temps des questions. Ça me saoule. Je sais que je ne resterais pas longtemps avec lui. Il est nul au lit. Je n’ose pas lui dire et ne lui dirai jamais.

Juin
Mes cours me prennent beaucoup d’énergie. Je passe mon temps à bosser. Je suis tout le temps fatiguée. Avec ma sœur, on déménage, sans les parents. Notre nouveau quartier est super cool. Les voisins sont sympathiques. Je ne ressens plus d’émotion quand je sais qu’Arnaud vient me voir. En fait, il me saoule. Je rencontre Chéri, il habite juste à côté. Son odeur me rend dingue. On joue à des jeux de société ensemble. Un jour il me prend dans ses bras. Un autre il m’embrasse. On finit par coucher ensemble. C’est génialissime. Je pense qu’il ne sera qu’un « sexfriend ».

En d’autres temps, j’aurais pondu des pavés torturés de jeune adulte dépressive.

Plus jeune encore, en plein dans l’adolescence, j’avais des pensées profondes et interminables. J’avais des avis sur tous les sujets possibles, avec une légère tendance à la contradiction et même un peu à la mauvaise foi.

Aujourd’hui, je parle de mes journées de cours, de mes sœurs, du temps que je passe avec mon chéri, de sexe, de mes problèmes de sommeil, de la grippe, de livres et de dessins animés, de la pluie et de la chaleur.

Je suppose que c’est bon signe. Je suppose que cela signifie que je suis heureuse.

Depuis deux jours, je passe tout mon temps à lire. Plein de choses à la fois. Je relis Les Aventures de Tom Sawyer, un des héros de mon enfance. Je n’ai pas pu m’empêcher de commencer Les Cerfs Volants de Kaboul. Je lis un nombre incalculables de trucs sur le net : journaux intimes, poèmes, récits érotiques et j’en passe. Mais je m’impatiente de relire Sa Majesté des Mouches. Relire les ouvrages de mon enfance, c’est un peu ma passion cette année. Il faut que je retrouve Les Quatres Filles du Docteur March, il est possible que je l’ai oublié en France. Ah, et après je dois aussi lire Les Aventures de Huckleberry Finn que j’avais commencé il y a plusieurs années. Il semble que ce soit "le vrai chef d’oeuvre" de Mark Twain.

Quand je suis en vacances je dis toujours que je veux me reposer. Effectivement en ce moment j’en ai besoin, avec l’année scolaire que j’ai passée. Le problème c’est que je finis par me comporter comme une putain de geek, passant mes journées à poil sur mon matelas, cachée derrière mes livres ou mon pc. Et comme je lis énormément (ou regarde un film, mais je lis surtout), mon cerveau tourne à mille à l’heure, et ça me coupe tout sommeil. Alors que j’ai vraiment vraiment besoin de repos. Sauf que bah, je recommence à ne pas dormir. C’était le bon point lorsque j’étais fiévreuse, je dormais beaucoup, et avec facilité, ce qui ne m’arrive jamais.

Pomme m’a rappelée qu’en plus d’un ORL et d’un pneumologue, je devrais consulter un neurologue.

En revanche, je suis très pudique par rapport à ce que j’écris.
En dehors de ce journal, j’écris depuis des années dans un cahier (celui dont j’ai perdu la couverture). C’est un zapbook dont je suis tombée amoureuse le jour où je l’ai vu. J’y écris tout et n’importe quoi. Vraiment n’importe quoi. Ce n’est pas un journal intime. Il a tué mon ennui à plusieurs reprises. Il me sert de défouloir. Il me rassure. Il n’y a pas un objet que j’aime plus dans ce monde.
J’ai reporté la plupart des textes que j’y ai écrit dans mon ordi.

Je ne les ai jamais fait lire. Sauf par Pomme. Mais c’est ma petite sœur et nous sommes tellement fusionnelles que c’est comme si je me relisais. Ça ne compte pas.

Je pense que je ne peux pas les rendre public. Mais je cherche quelqu’un à qui les faire lire. Pas quelqu’un que je connais IRL. Je ne pourrais plus la regarder en face après. Je pense plutôt à des gens à qui je parle occasionnellement sur le net. Je pense à deux filles en particulier qui sont sur un forum que je fréquente.

Une en particulier. Elle ferait parfaitement l’affaire. Je pense qu’elle serait une bonne lectrice. J’hésite à me lancer depuis quelques heures. Je pense que je vais lui demander. Je suis une trouillarde.

Vendredi d’il y a environ 10 jours, je suis allée boire un coup avec Rémi, Lisa, et le frère de Lisa dont j’ai oublié le prénom. On avait littéralement prévu de boire une seule bière chacun. Je suis rentrée chez moi complètement bourrée. On s’est bien amusé. Rémi m’a raccompagnée. On est dans la même classe depuis deux ans, et j’avais presque oublié à quel point il était mignon. J’ai rapidement écrit un message à Chéri pour lui dire que j’étais bourrée et très fatiguée. Le lendemain, il râlait un peu. J’ai vomi quand je me suis allongée sur mon matelas. J’ai beaucoup bu et surtout trop vite. J’ai dormi comme un bébé.

Le lendemain, j’avais une petite gueule de bois. A part ça, j’étais en pleine forme. J’ai accompagné ma cousine chez un gynéco. Le soir, on est allé manger avec trois de mes sœurs (Marilyn, Ruby, et Ande) et ma nièce. Ande a une voiture maintenant, alors c’est coool. Sa fille, Lou, est une petite fille presque parfaite, c’est abusé. Nous étions dans un restau asiatique, c’était hyper méga bon, nous avons mangé comme des grosses. Nous avons passé une excellente soirée.

Nous étions très fatiguées quand nous sommes rentrées. L’intérieur de mon oreille me démangeait légèrement. J’ai dormi presque directement. Vers 4h du matin, j’ai été réveillée par une atroce douleur à l’oreille gauche. Si l’on m’avait proposé le suicide à ce moment-là, croyez-moi que je n’aurais pas hésité. J’ai lu et regardé les infos, puis j’ai réussi à me rendormir vers 7h. Au réveil, la douleur avait empiré. Et je commençais à éternuer aussi, et à me sentir fébrile. J’habite à quelques dizaines de mètres d’une clinique. C’était dimanche mais ça a été. J’ai eu une montée de fièvre et je me suis endormie en salle d’attente. Un jeune infirmier super mignon a été très gentil avec moi. Il m’a fait allonger dans une autre salle et a fait venir le médecin.

Grippe et otite, qu’il a dit. Papa est allé prendre mes médicaments. Chéri m’a veillé toute la nuit pendant qu’il finissait la rédaction de son rapport de stage. Les jours suivants ont été pénibles. La grippe m’épuisait et l’oreille était très douloureuse. J’ai failli abandonner mon partiel. J’ai fait plusieurs montées de fièvre. Je crevais tout le temps de froid. Mes parents ont préféré que je reste chez Maman le temps que ça aille un peu mieux. Je suis maladive, mais cette fois en particulier j’ai eu l’impression que quelque chose de mal se passait dans mon corps. Oui je dramatise. En milieu de semaine dernière, je me suis mise à transpirer énormément, la fièvre tombait.

Là, je vais mieux. Je me sens bien la plupart du temps. J’ai fini mes traitements, sauf celui pour l’anémie. L’oreille me fait encore un petit peu mal et me démange beaucoup. Elle est encore un peu enflée à l’intérieur je pense. J’ai l’impression que l’autre oreille aussi est atteinte.Je me mouche tout le temps. Et j’ai une toux insupportable maintenant. Des maux de tête de temps à autre. Je vais attendre un peu avant de voir un ORL. Puis un pneumologue. Ça me saoule rien que d’y penser.

Je croyais m’être débarrassée de cette corvée après être allée chez le gynéco deux fois et avoir suivi mon traitement (trop de fierté en moi). J’ai même fait des examens, admirez mon courage. Tout le monde déteste les prises de sang. C’est drôle, lorsqu’on nous envoie faire toute une batterie d’examens on panique de ouf, on s’imagine avoir toutes les pires maladies du monde (j’étais convaincue d’avoir le sida, s’il vous plaît). Et au final, tout négatif. Juste une petite anémie. Super. On a l’impression d’avoir fait tout ça pour rien, mais au moins c’est rassurant.

La grippe. Encore. Si je ne me trompe pas, pour la quatrième (ou cinquième !) fois cette année. Il est vrai que mon asthme me rend plus sensible que la moyenne à ce virus. Mais je ne l’avais pas aussi fréquemment quand j’étais en France, il me semble. Et elle ne m’épuisait pas autant. Peut-être fais-je une allergie à quelque chose ici ? En mai, j’ai bien été alitée pendant plus d’une semaine. J’ai en fait l’impression d’avoir constamment la grippe. Plusieurs personnes me l’ont fait remarquer. Il paraît que ce n’est pas bon signe. Je crois que mes poumons sont trop chargés. Mais peut-être que je m’inquiète trop aussi.

Ces derniers temps ont été épuisants. Littéralement. Mais il y a quelques bonnes nouvelles.

Ma sœur Pomme est allée au concert de notre groupe préféré, à Paris. Elle est rentrée la veille des attentats et ça m’a fait froid dans le dos de penser que...Bref. Elle s’est éclatée, je suis hyper méga contente pour elle. Elle m’a envoyé des vidéos, c’était juste whaouh. Elle aurait aimé que je sois là. Ce n’est que partie remise.

J’ai enfin un peu de repos. Je viens de finir mes partiels. La plupart se sont bien passés, enfin je l’espère. J’attends mes résultats. Je suis contente d’en avoir (presque) fini. Je n’ai pas envie d’aller en rattrapages. C’était déjà assez éprouvant comme ça. A la fin je n’en pouvais plus. Je suis allée à certains examens en freestyle.

Chéri aussi a fini. Il a présenté son rapport de stage, enfin. Il bossait trop, il était au bord de l’explosion, les nerfs lui tiraient. On recommence un peu à prendre du bon temps. Même si je suis tombée malade. Une grippe et une otite. Les premiers jours étaient horribles. Je suis toujours malade, mais ça va mieux, quand même. Chéri aussi a la grippe maintenant. Mais on se retrouve. Ça fait du bien car le mois dernier on n’a pas tellement profité de nous deux. Hier, on a fait la baise de ma vie. J’ai hyper mal au dos aujourd’hui.

Sinon, tout va bien.

Ruby a un an de plus.
Elle est la plus adorable des petites soeurs et la plus parfaite des enfants au monde. Je ne me plaindrais pas si mes futurs enfants ressemblaient à leur tata Ruby.

Je suis bourrée. Je n’ai pas trop bu mais j’ai très peu mangé cette semaine, alors ça m’a pris bien comme il faut, par devant et par derrière.

J’écris avec une calligraphie de merde mais sans fautes d’orthographe. Enfin, je crois. J’écris de la bullshit dans mon cahier. Dans mon cahier qui n’a plus de couverture.
J’ai déjà écrit en étant speed mais je n’ai pas le souvenir que c’était aussi affreux. Je me sens bien. J’adore les effets de l’alcool.

Je suis dans ma chambre. Marilyn est dans le salon. Elle fait l’amour baise avec son ex/mec via Skype.

Moi, je voulais rester avec Chéri. Il me manque. Je l’aime. Enfin, je ne sais pas si ce sont les effets de l’alcool mais je ressens mes sentiments très fort ce soir. Je l’aime. Je veux être toujours avec lui. Je le veux. Je n’ai pas envie de sexe mais je veux faire l’amour avec lui. Je veux qu’il me fasse l’amour et qu’il me baise tout le temps.
Je l’aime.

Cet écrit ne ressemble pas du tout à ce que je voulais qu’il soit. Ce fut une journée éprouvante. Le partiel de Monsieur W. c’était de la merde. J’ai séché le cours de mon prof bg. (que j’admire de façon scandaleuse, j’en reparlerai). Franck a eu 18 à sa soutenance. C’est l’anniversaire de Ruby. Je sais que je l’ai déjà dit. J’ai aidé mon petit frère à faire ses devoirs. Je recommence un peu à avoir de l’appétit.

Je suis bourrée. J’écris au feeling. J’écris très mal. Comme un médecin. Je suis bourrée. Je suis crevée. Je tousse. Je ne sais pas pourquoi mais je tousse. Marilyn dit qu’il a joui. Elle est contente. Je vais boire un peu d’eau. Mon écriture empire.
Bonne nuit.

PS : Je n’ai pas retrouvé la couverture de mon cahier. J’ai envie de pisser.

Moi, je me suis levée vers 10h. J’ai très bien dormi, grâce à la pluie je suppose.
Je n’ai pas eu de mal à respirer, contrairement à hier après-midi quand j’ai tenté de faire une sieste. Ça recommence. Je ne sais pas à quoi c’est dû, mais je devrais faire plus d’activités physiques je pense. Et mieux me nourrir. Je me sens essoufflée ces jours-ci. Ce n’est pas comme quand je vais faire mes crises d’asthme habituelles, là j’ai l’impression d’avoir les poumons et la trachée « encombrés », et que ça bloque ma respiration. Je trouve mes expirations ET inspirations difficiles. Si ça persiste je vais consulter. Bref.

Depuis que je me suis levée, je regarde Game of Thrones. De mon point de vue, cette série est un pur chef d’œuvre. Il est rare que je ne décroche pas, je suis plus cinéma que télévision. Mais Game of Thrones…Il me faut absolument les livres, il me les faut.

J’ai eu très mal au ventre. J’ai fait de la diarrhée. La viande de brousse était fraîche et bien cuisinée pourtant. Chéri dit que c’est parce que je n’y suis pas habituée. Moi je dis que de base je n’aime pas ça, et apparemment mon estomac non plus. Je ne pense pas que je m’y risquerai encore.

Depuis ce matin je n’ai avalé que beaucoup de pain, sec ou avec du beurre. Et bien sûr, j’ai bu beaucoup d’eau. Je crois que j’ai tout le temps peur d’être déshydratée maintenant. J’ai grave envie de faire frire la banane, mais présentement je manque un peu de force. Je vais d’abord finir Game of Thrones et me reposer.

Hier, Marilyn et moi sommes allées manger chez notre grand-mère. Enfin, elle est notre « grand-tante », mais ce mot n’existe pas dans notre langue, tout comme « demi-sœur » ou encore « cousin ». C’est à elle que je dois mon troisième prénom. Ici je l’appellerai Mémé.

C’était bien cool. Il y avait des oncles et cousins dont je ne savais même pas qu’on avait des liens de parenté. Il y en a un qui est dans la même école que moi, dans le même département, mais en master. Nous avons discuté entre futurs enseignants. Il a fait son stage l’an dernier. Il m’a raconté comme on se sent dans une jungle quand on se retrouve face à des gamins. Il a dit que j’étais bien jeune, et qu’il pourrait m’arriver d’avoir des élèves de mon âge. Je le savais déjà. Il m’a donné des conseils. Très agréable conversation.

Comme d’habitude, Mémé avait très bien cuisiné. J’ai horreur du gibier. Il n’y avait que ça car elle et Pépé revenaient du village. Du cochon, de l’antilope, et je ne sais plus quoi d’autre. J’en ai mangé parce que c’était tout frais, et parce que c’était Mémé. Eh bien, c’était foutrement bon ! Sans exagération. C’est la première fois de ma vie que j’arrive vraiment à en manger, et surtout à apprécier ça.

Après le repas nous avons mis beaucoup de temps à discuter avec Mémé. Puis nous avons discuté très longuement aussi avec une cousine Léa (une des petites filles de Pépé en fait). C’était la première fois que je la voyais. Elle vivait dans le nord depuis des années. Elle a un mec depuis plus de cinq ans et une petite fille de trois ans. Elle vient d’avoir son bac et est venue ici pour l’université. C’était très bien de discuter entre filles.

Marilyn et moi avions prévu d’aller boire un coup avant de rentrer. On avait envie de se mettre bien, ça fait longtemps. Mais alors que nous nous en allions, Mémé nous a demandé de prendre des mangues, des pommes de terre, de l’igname, de la patate douce et de la banane. Elle nous donne toujours plein de trucs à manger. C’est drôle, on dirait que toutes les grand-mères du monde ont constamment peur que leurs petits meurent de faim.

Nous sommes directement rentrées à la maison, les mains pleines. Il n’y avait plus de canettes de bière au bar qui est juste en face de chez nous. Dommage. Dire qu’il y a encore un an je détestais la bière. Mais les liqueurs me donnent très soif maintenant, je ne supporte plus. En France, ça me réchauffait. Ici, il fait très chaud. J’ai fini par m’habituer à la bière.

Nous étions de très bonne humeur mais très fatiguées. J’ai discuté un peu avec Pomme et Chéri sur mon portable, puis je me suis endormie.

Je n’ai pas d’amis. Par choix. Enfin disons plutôt que cela fait longtemps que j’ai compris que ce n’était pas fait pour moi. J’ai des connaissances, des camarades, mais l’amitié est une valeur que je n’ai jamais su comprendre.

Si j’avais des amis je devrais leur accorder du temps alors que du temps je n’en ai pas, les conseiller quand ils ont en besoin alors que je suis particulièrement nulle pour ça, les laisser me conseiller comme Dat ou Kev tentent souvent de le faire alors que je ne suis pas certaine d’avoir envie d’entendre l’avis d’autrui (Lisa est un cas à part, elle sait parler au bon moment).

Je pense honnêtement qu’avoir des amis empiéterait sur ma liberté.
Peut-être n’ai-je pas d’amis parce que je ne le mérite pas.

Mais voilà, quand je suis dans ce genre de périodes, où je ne suis pas triste mais que je me sens minable et épuisée, où je ne suis pas au plus mal mais en même temps pas au top, et que j’ai besoin de parler, évidemment je n’ai personne. Enfin je dis que j’ai besoin de parler, mais si on m’en donnait l’occasion, je suis sûre que je ne me confierais pas.

Il faut dire aussi qu’à l’époque où je tentais de me faire des amis, j’ai été très déçue. Je pense tout particulièrement à une "amie", qui, au sortir du lycée, et alors que je l’avais défendu (et c’est rien de le dire) quand elle avait des emmerdes au lycée, semblait ne pas entendre ni voir quand j’avais de graves soucis, et me parlait continuellement de ses problèmes existentiels, comme elle le faisait avec tous ses nouveaux amis.

Je pense aussi à toutes ces fois où j’ai été rejetée, juste parce que j’étais nouvelle, ou trop jeune, ou un peu différente ou que je venais d’ailleurs; à celles qui disaient être mes amies mais m’excluaient quand ça les arrangeait et même souvent sans raison; à ceux qui n’étaient mes amis que lorsqu’il s’agissait de faire la fête et se bourrer la gueule.

Il est vrai que j’ai mes sœurs. Bah oui, qui a besoin d’amis quand elle a des sœurs ?
Je dis déjà tout à Pomme (c’est le nom que j’ai choisi pour ma petite sœur chérie d’amour), mais elle n’est pas ici. Elle pense que mon état actuel est juste dû à un épuisement général, à cause de mes cours.

Au passage, Pomme et moi pensons qu’une des raisons pour lesquelles nous avons tant de mal à avoir des amis, c’est à cause de ce que nous avons vécu et subi plus jeunes, avec nos autres sœurs, quand nous vivions seules. Nous nous étions renfermées sur nous-mêmes, un peu par méfiance, et parce qu’on a rencontré des situations pas très cools. Et maintenant, nous sommes très fusionnelles mais du coup on a un peu de mal à s’ouvrir aux autres. Nous nous confions tout le temps à nos petites sœurs : ma grande sœur se confie à moi, je me confie à Pomme, qui se confie à Ruby, etc…

Bien sûr je parle aussi avec Marilyn (ma sœur avec qui je vis), mais je ne rentre pas trop dans les détails quand il s’agit des trucs pas très joyeux. Je crains toujours de rendre les gens tristes en évoquant mes problèmes. Quand je le fais, je m’arrange pour minimiser leur importance ou leur gravité.

Je parle avec Chéri. Il m’écoute, il me conseille, il me console.
Mais je me rends compte que si je n’étais pas avec lui je n’aurais personne pour ça. Et ça craint.

Finalement, je parle à mon portable, à mes livres, à mon ordi. Je parle à la solitude.

Et puis, ici, c’est mon défouloir, je ne réfléchis pas nécessairement avant d’écrire, je me décharge simplement de toutes sortes de poids que je refuse de porter.

En ce moment, tout est de la merde. Tout me saoule. Mais pas tout le monde, heureusement.

Je passe mon temps à dormir. Je me couche avant minuit chaque soir - ce qui ne m’était pas arrivé depuis des années - mais en matinée je me sens quand même fatiguée. A midi j’ai des maux de tête horribles qui sont aussi causées par l’affreuse chaleur et le soleil agressif. L’après-midi je fais plusieurs siestes. Le soir je suis toujours fatiguée.

Des cernes se sont dessinées sur mon visage. Il me semble que je n’en avais jamais eu avant. Chéri aussi en a, il est également assez fatigué ces temps-ci. Mais pas autant que moi. ll se plaît à penser que mon extrême fatigue est due à une éventuelle grossesse. Ce n’est pas le cas.

Hier et aujourd’hui je n’ai pas mis pied à l’école. Je suis obligée d’y aller demain car j’ai une fiche pédagogique à présenter. Je la commence à peine.
J’ai passé ces deux journées à dormir, discuter sur Whatsapp, dormir, regarder Arthur qui est définitivement mon dessin animé préféré, dormir, regarder Game of Thrones, dormir, discuter avec ma sœur, dormir encore.

J’en ai marre des cours, j’ai l’impression qu’on n’en finira jamais.
Je n’ai envie de voir personne, je n’ai répondu au téléphone aujourd’hui que pour ne pas inquiéter. Cela m’a demandé un effort surhumain.
Je suis très très irritable. Alors que d’ordinaire je ne m’énerve jamais.
J’étais même en colère contre Chéri hier, sans raison, mais quand il est arrivé il m’a donné le sourire. Je l’adore.
Mais j’étais quand même en colère. Contre tout. Contre rien. Je ne sais contre quoi finalement.

En plus mes règles sont arrivées. J’ai eu moins mal que d’habitude, mais bonjour putain de nausées.
Et EN PLUS les problèmes d’eau remettent ça.

La maison est sale, je me sens sale, je me sens faible, je me sens épuisée.
TOUT EST DE LA MERDE. TOUT.

Sans rire. Je dois me rendre à l’évidence : je ne sais pas dormir.
Je me souviens qu’il y a 2-3 ans je l’avais dit à un camarade mais il n’avait pas compris ce que je voulais dire : "bah si t’as sommeil, tu te couches, tu fermes les yeux et tu dors".
Si seulement c’était si facile. Si seulement.

Moi je suis une meuf des extrêmes; ou je dors peu, ou je dors trop. Dans tous les cas, je ne choisis jamais. Mais en général, je ne dors vraiment pas assez. A en croire certaines personnes qui me connaissent, mon cas est même plutôt inquiétant.

Depuis deux-trois jours (excepté le jour où un cauchemar m’a pourri le sommeil), je dors pas mal. Quand je suis à l’agonie après les cours je fais une grosse sieste en début ou en fin d’après-midi, et le soir je me sens quand même extrêmement fatiguée. Mais genre un truc de ouf.
Hier après les matchs de foot mes yeux se fermaient tous seuls alors que j’étais encore assise sur le canapé. Je voulais regarder un documentaire intéressant sur les "pieds-noirs" qui avaient refusé de quitter une Algérie qu’ils aimaient tant après l’indépendance, tout en terminant mon devoir, mais rien à faire. J’ai fini mon devoir ce matin.

En revanche, dans mes lourdes périodes d’insomnies, je manque tellement de sommeil qu’au final ça ne me dit presque plus rien. Je me sens fatiguée c’est vrai, mais je m’y accommode.

IL FAUT QUE JE TROUVE LA MOTIVATION D’ALLER CONSULTER.

Elle fait partie des personnes que j’apprécie le plus dans ma classe. On forme un petit "groupe" avec Dat (qui me prend pour sa petite sœur), Kev, et Chanel (sans rire elle a un prénom de parfum !).

Dat m’a appelé tout à l’heure. Il m’a dit que Lisa était malade. Je le sais car nous nous sommes parlées ce matin, elle et moi. Mais on dirait que c’est moins anodin que ce que je pensais, j’espère que ce n’est pas trop grave.

Elle a besoin de sous. Malheureusement je n’ai rien sur moi pour l’aider. Je suis un peu en colère contre moi-même quand je pense que depuis l’an dernier j’ai prêté énormément d’argent à beaucoup de gens. La plupart ne m’a jamais remboursé, et je suis incapable de faire du harcèlement pour ce genre de choses. Je trouve ça gênant de trop parler d’argent, ça pourrit les relations.

Mais maintenant qu’une personne que j’aime vraiment a besoin d’aide, je ne peux rien faire. Pfff. Je vais voir si je ne peux pas trouver quelque chose dans la semaine, parce que ça me tracasse.

J’en suis très contente, ça montre qu’en dehors de quelques soucis que je pourrais changer avec de la volonté et de la motivation, je vais bien en fait. Je trouve ça tellement cool que j’ai envie de le répéter : JE VAIS BIEN.
Comme quoi, contrairement à ce que je pensais, je/on n’écris/t pas seulement lorsque l’on va mal.

Je pense que ça me ferait plaisir de me relire lorsque par moment je serai moins bien.

Et j’espère que même si je ne raconte pas grand chose d’intéressant, ça fait plaisir à d’autres de me lire, tout comme cela me fait plaisir d’écrire.

Je me suis levée tôt mais j’ai pris tout mon temps pour me préparer, en discutant avec ma sœur.
J’ai pris le parapluie de ma sœur.

J’ai galéré pour trouver un taxi quand je suis sortie.
Alors que j’étais en chemin, Lisa m’a dit que nous étions trop en retard et que la prof ne nous accepterait pas.
J’ai fait demi-tour.

J’ai acheté des unités d’électricité.

J’ai ENFIN pris rendez-vous pour le gynéco.
Je suis assez fière de moi.
Je dois faire plus attention à ma santé.

En rentrant j’ai trouvé Gilles et Chéri qui s’apprêtait à aller à son stage.
J’ai discuté avec Gilles et taquiné Chéri pendant un moment puis il est parti.

J’ai acheté du pain et je suis rentrée à la maison.
La pluie a repris de plus belle.
Je suis bien au chaud dans ma chambre.
Je me sens bien.

N’empêche que j’avais déjà prévu de mourir. A la plage parce que c’était un endroit que j’aimais beaucoup. Je me disais que le jour où je n’en pourrais vraiment plus je trouverais un moyen de me noyer dans la Méditerranée.

N’empêche que si j’avais connu ce site durant cette période ça m’aurait beaucoup aidée. Sérieux, pourquoi ne l’ai-je pas connu plus tôt ? !

J’ai changé l’aspect de mon journal. Gumball et Darwin en fond, ça fait gamin mais c’est hyper cool ! Je suis fan de ce dessin animé. J’espère en revanche que mes écrits sont toujours lisibles.
Je me demande si par moment il n’y aurait pas un gros contraste entre l’aspect de mon journal et ce que j’y écris. On s’en fout.

En me relisant, je me rends compte qu’une personne qui me connaît bien me reconnaîtrait facilement grâce à mes écrits. Mais en y réfléchissant bien, il n’y a pas grand monde qui me connaît à ce point. Par exemple, il n’y a que certaines de mes sœurs qui savent que j’adore les Granola et Gumball.

C’est marrant de me dire que finalement, un inconnu qui me lirait sur internet me connaîtrait mieux qu’une personne que je côtoie tous les jours.

Il est vrai que je n’ai pas d’amis. Je veux dire, pas de vrais amis. Il y a bien des camarades de classe que j’apprécie plus que les autres. Mais c’est surtout parce que j’ai remarqué qu'eux m’apprécient vraiment. Je n’ai jamais vraiment su conserver mes amitiés. Jamais gardé de contact avec les gens que j’ai laissé de mes quelques déménagements. Les périodes où j’ai vraiment essayé, parce que je me sentais désespérément seule, je me suis sentie rejetée, invisible. C’était très dur à vivre.

Ici les gens sont cools, ce n’est pas dans notre culture de mettre une personne de côté. Nous sommes en Afrique, on aime la communauté. Et même si en général je ne vois personne en dehors des cours, j’aime énormément ma classe. Quand j’en ai besoin (c’est rare, car je ne me confie pas), j’ai toujours quelqu’un pour me conseiller ou m’aider. Finalement j’ai l’impression que c’est moi qui repousse les amitiés que l’on veut bien m’offrir. La plupart du temps je préfère être seule, peut-être à cause des habitudes de ma vie passée.

Je suis une solitaire, et en général je trouve qu’il n’y a pas de mal à cela.

J’aimerais bien créer un autre journal pour poster mes textes. C’est du gros n’importe quoi, mais j’ai bien envie de les partager. J’ai l’impression de passer ma vie à me parler à moi-même. Ça ne me dérange pas, mais je pense que ce n’est pas très sain.

Mais bon, j’hésite…